Une fois n’est pas coutume….je me dévoile plus à vous pour vous expliquer mon cheminement dans ma vie de maman.
Mes doutes, mes joies, mes déceptions, mes colères et finalement mes prises de conscience.
Je suis sûre que vous allez vous reconnaître dans mon parcours.
Un tsunami.
Vous ne trouvez pas que ce terme est plutôt bien approprié pour parler de l’entrée dans le monde de la maternité ?
On passe d’une vie où nous sommes au centre de nos propres préoccupations, on avance tant bien que mal sur notre chemin en visant notre épanouissement personnel, mais aussi une vie professionnelle accomplie et une vie amoureuse qui nous nourrit et nous satisfait.
On est en mode « auto-centré »…
….et puis BAM ! la claque : un petit être si vulnérable, dépendant de nous, et qui a besoin de notre attention presque H24, débarque dans notre vie…
On a rêvé cette rencontre pendant les 9 mois de grossesse et même si elle fut magique, il y a certains trucs auxquels on ne s’attendait pas…
L’arrivée de ma fille :
11h26 du matin.
Il fait chaud.
Ce n’est que le deuxième jour de l’automne, Nous sommes dans le sud-est de la France.
Je suis dans la baignoire, aménagée spécialement pour l’occasion.
J’ai choisi un accouchement naturel, physiologique.
Deux dernières heures de travail très intenses, mais je suis en fusion avec mon bébé.
Il (je ne connais pas encore le sexe) travaille lui aussi pour venir jusqu’à moi et faire notre connaissance…
La douleur est là, bien présente, très puissante mais je ne le vis pas comme une souffrance…
Je suis hors du temps, complètement dans l’instant présent à suivre le rythme de mes contractions, soulagée un peu par l’élément eau…c’est dur, très dur mais je me sens tellement vivante et en confiance…
Et puis elle arrive…
…la poussée réflexe..
Elle me soulage tellement après toutes ces contractions…je me sens actrice, je n’ai jamais déployée une telle force, tout mon corps se raidit, se tend, je le fais seule, sans consigne…car c’est inscrit en nous, les femmes, nous savons faire..
Deux ou trois poussées je ne me souviens plus..
Et la tête est là…mon compagnon est à mes côtés, prêt à réceptionner notre petit amour.
Enfin une poussée plus légère…et le reste de son corps glisse tout doucement…
Quand je la vois sortir, je crois à un miracle, voir ce petit être sortir de moi, c’est irréel, c’est ..magique.
Ces instants resteront gravés à jamais dans ma mémoire.
Notre fille est là…ça y est…elle est lovée contre moi.
La suite? Je savais que je voulais allaiter mais voilà c’est tout, aucune idée de ce qui m’attendait concrètement…
Ma petite puce est née avec 3 semaines d’avance, elle ne pesait donc pas bien lourd et était encore fragile.
Au bout de la 3ème nuit. elle ne se réveillait plus, j’ai cru naïvement que c’était un bébé qui dormait bien.
En fait j’ai su quelques jours après qu’elle était en hypoglycémie et qu’elle n’en avait plus la force !
Comme tous les bébés, elle a perdu du poids après la naissance sauf que, dans son cas, elle ne le reprenait pas et pire elle continuait à en perdre !
Et de surcroît, j’avais trèees mal quand elle têtait !
Première confusion dans ma vie de maman et surtout premier sentiment de culpabilité maternelle bien fort qui s’installe : je n’arrive pas à remplir mon rôle nourricier, ma fille ne grossit pas et je souffre de l’allaitement.
Mes premières larmes de maman ont coulé à ce moment-là.
Nous avons finalement dû faire un allaitement mixte : biberon et seins pour qu’elle prenne du poids et se développe bien les premiers temps.
Les 2 premiers mois, je n’étais pas sereine, je contrôlais son poids tous les jours, je la stimulais au sein autant que possible, nous lui donnions aussi le biberon…
Et puis au bout de 2 mois et demi , mon compagnon m’a invité à lâcher-prise…j’ai arrêté de la peser…et là cela a été incroyable, en quelques jours elle devenait un bébé super potelé !!
En tout cas, durant cette période, j’étais descendue de mon nuage et j’étais rentrée de plain-pied dans la vie de maman avec les doutes, désespoir, fatigue mais oui aussi la magie de la rencontre avec ce nouveau petit être que l’on prend plaisir à regarder des minutes entières pour observer toutes ces petites mimiques et ses petits gestes…💖
Et puis les mois passèrent…
Mais voilà un bébé c’est rare que cela dorme bien…sauf pour les quelques parents chanceux !
Donc avec mon compagnon, nous avons été confrontés à de nombreux doutes, et parfois désaccords, face aux difficultés d’endormissement de notre fille parfois et à ses réveils nocturnes.
Je ne connaissais pas encore l’univers de l’éducation positive, dite aussi parentalité consciente et respectueuse de l’enfant.
Mais instinctivement, je ressentais un malaise à laisser pleurer ma fille pour qu’elle s’endorme. Cela me paraissait contre-nature.
Pourtant, ce n’est pas le discours ambiant ! « ça lui fait les poumons » « elle va vous mener en bateau si vous répondez à ses pleurs »…comme si un bébé de quelques mois (mais même un petit enfant) était capable de manipulation…🙄
C’est incroyable à quel point il y a une méconnaissance totale du fonctionnement du cerveau de l’enfant…
Bref, je commençais à me questionner.
Un jour alors que j’étais au rayon des livres dans un Emmaüs, je suis tombée sur un petit bijou : « éduquer sans punir » de Thomas Gordon….
C’était le début de ma découverte d’une autre forme d’éducation, une alternative à l’éducation autoritaire mais qui ne s’apparente pas à du laxisme pour autant.
J’ai par la suite découvert l’univers d’Isabelle Filliozat, de nombreux blogs, et puis d’autres auteurs encore dont la psychiatre Catherine Gueguen.
Je me suis donc beaucoup documentée.
Mais voilà de la théorie à la pratique…il y avait un fossé…ma fille grandissait, donc son envie d’exploration aussi et je me trouvais confrontée à mes propres conditionnements issus de mon éducation notamment mais aussi à mon manque de patience…
….Alors si je n’arrivais pas à appliquer ce que je lisais, je culpabilisais…jusqu’à ce que je comprenne que je ne serai jamais parfaite mais aussi que si je ne prenais pas du temps pour me ressourcer, je ne pourrai pas être une maman sereine.
Je parle de la culpabilité maternelle ici dans cet article :
👉 Comment diminuer sa culpabilité dans sa vie de maman (sans étouffer ses émotions)
Mais aussi bien sûr, tout comme vous j’en suis sûre, je trouvais que ma fille était un concentré de bonheur, la voir évoluer de jour en jour, sourire, gazouiller…tout cela relevait du miracle de la vie.
La première fois où elle a marmonné « maman », mon coeur a bondi dans ma poitrine, j’en ai eu presque le souffle coupé…c’était dingue.
L’arrivée de mon fils :
21 mois après la naissance de ma fille, mon fils est né.
Ce deuxième accouchement s’est, à peu de choses près, passé comme le premier…de manière physiologique, naturel, donc sans péridurale comme pour ma fille, et avec un accueil du nouveau-né dans la douceur.
Ce fut une fois de plus un moment incroyable.
Mon fils est arrivé à terme. Et cette fois-ci l’allaitement s’est tout de suite extrêmement bien déroulé..pas de douleur et il têtait bien.
J’avais appris de mes erreurs, je le stimulais beaucoup pour qu’il tête et je lui donnais le sein toutes les heures la nuit.
Je me réparais de mon premier allaitement qui fut plus compliqué.
Deuxième tsunami : 2 enfants en bas-âge !
J’ai compris le sens du mot « être épuisée » …et ce que siginifie réellement manquer de sommeil.
Une nuit entière à dormir…chose tellement banale dans une vie sans jeune enfant, me paraissait un souvenir lointain…
Selon Isabelle Filliozat, une jeune maman est en déficit de sommeil de 600 heures par an !!
J’étais propulsée de nouveau dans la maternité, j’avais donc moins de temps pour m’occuper de ma fille.
Je me rappelle une fois comme si c’était hier. Elle a fait une crise terrible, elle hurlait, elle se tortillait dans tous les sens par terre comme si il y avait quelque chose de douloureux en elle.
J’étais scotchée et dans l’incompréhension. J’ai compris plus tard le pourquoi de cette crise à ce moment-là. Son petit frère était né, on avait moins de temps pour elle et elle exprimait son malaise.
Mais à l’époque, je n’ai pas su répondre à cette crise et accueillir sa détresse.
Je n’avais pas les éléments de compréhension en main. Depuis j’ai beaucoup lu et je me forme en continu dans le domaine de la parentalité.
Au fil des mois, la fatigue ainsi que mon incapacité à prendre du temps pour moi (par manque de recul de ma part sur la nécessité absolue de le faire) a mis à mal ma patience avec les enfants.
J’ai peu à peu réalisé, notamment à l’aide de mon compagnon, que je m’oubliais totalement en tant que femme, cela générait chez moi nervosité et frustration.
La fatiiigue de la maman…pas facile à gérer il est vrai…mes enfants n’ont jamais fait de longues siestes la journée quand ils étaient tout petits (voire certains jours pas de sieste du tout !) Et le soir mon fils s’endormait souvent entre 23h et 24h, il avait la pêche !
Mais ma petite puce, elle, était du matin ! À 5 heures, elle était fraîche et dispo pour attaquer sa journée ! Mais pas nous !!
On ressemblait un peu à ça :
Je m’estime, malgré toutes ces difficultés, très chanceuse car j’ai vraiment pu voir grandir mes enfants dans leurs toutes premières années. Nous avons voyagé avec eux en tant que nomades, nous les avions donc avec nous tout le temps. Cela génère certes de la fatigue mais aussi l’opportunité de les voir grandir et développer entre eux une grande complicité.
Finalement, après de multiples réflexions et expériences, j’ai pris conscience d’une chose essentielle, fondamentale…
…Je pouvais lire et étudier en long en large les thèmes relatives à la parentalité et me former…
…Si je suis épuisée, éreintée, à bout, sans énergie, sans temps de ressourcement pour moi, je n’aurais JAMAIS une relation sereine avec mes enfants…
Et je serais incapable de prendre du recul sur le pourquoi du comment de mes réactions.
Quand le déclic a eu lieu, j’ai compris que j’étais représentative de nombreuses mamans.
N’avez-vous pas tendance à vous oublier, à vous faire passer en dernier, à tout donner pour votre patron, votre famille mais à vous mettre complètement de côté ??
J’ai donc eu envie de diffuser ce message via un blog…le fait que les mamans doivent prendre soin d’elles et se sentir bien pour vivre une maternité épanouie.
Je vous écris maintenant sur ce blog intitulé « le bien-être des mamans »…😊
Et vous, avez-eu des déclics, des prises de conscience dans votre parcours de maman ? Vous pouvez le partager en commentaire ci-dessous.
Bonjour
Je te remercie d’avoir mis ces mots tellement justes. J’ai deux enfants avec 18 mois d’écart. Je me suis retrouvée complètement. Pour moi l’allaitement c’est mieux passé pour ma première que pour le second et c’est une vraie remise en cause mais tout ne dépend pas de nous mais aussi de ces petits êtres qui sont unique.
Merci pour ton article et ton blog.
Bonjour Caroline, je te remercie pour ton commentaire. Je suis contente que mes mots résonnent pour toi. Et oui il est vrai que chaque enfant est unique et c’est important d’en tenir compte. Bonne continuation à toi dans ta vie de maman et de femme en général 🙂!